Réfection partielle d’une toiture en bardeaux? Ce qu’il faut savoir pour éviter les mauvaises surprises

Face à la hausse importante des prix dans l’industrie de la toiture, de nombreux propriétaires choisissent de procéder à une réfection partielle d’une toiture en bardeaux d’asphalte plutôt qu’au remplacement complet de celle-ci. Que ce soit pour des raisons budgétaires ou stratégiques, cette solution peut sembler avantageuse… mais elle comporte aussi des risques qu’il est important de connaître.

Pourquoi refaire seulement une partie de la toiture en bardeau ?

Dans un contexte de hausse des prix, certains propriétaires choisissent de procéder à une réfection partielle plutôt qu’à un remplacement complet. Cette décision est souvent motivée par une usure inégale de la toiture en bardeaux — certaines zones étant plus exposées — ou par la volonté de répartir les coûts sur plusieurs années.

Les cas les plus fréquents incluent :

• Le côté sud de la toiture, ainsi que les galeries ou sections en saillie, qui sont plus exposés au soleil. L’intensité des rayons UV entraîne un vieillissement prématuré des bardeaux, ce qui pousse souvent à prioriser une réfection partielle.
• La toiture principale de la maison est refaite avant celle des bâtiments secondaires comme le garage, la remise ou un abri adjacent, qui peuvent attendre un peu plus longtemps.

Cette stratégie permet de répartir les coûts sur plusieurs années, tout en intervenant rapidement sur les zones les plus vulnérables. Elle offre un certain répit financier, mais comporte tout de même quelques pièges potentiels, notamment en lien avec la continuité des matériaux et l’uniformité esthétique.

Les risques liés à la discontinuité des matériaux

Ce type de plan comporte toutefois un enjeu souvent sous-estimé : la disponibilité des bardeaux. Plusieurs fabricants de bardeaux d’asphalte revoient leur gamme tous les 5 ans (ou même plus fréquemment), ce qui signifie que le bardeau installé aujourd’hui pourrait être discontinué lorsque viendra le temps de compléter la toiture. Parfois, ils éliminent carrément une gamme qui était pourtant assez populaire.

Il ne s’agit pas seulement d’un enjeu de couleur de bardeau — c’est aussi une question de texture, de coupe et de compatibilité technique. Voici quelques exemples concrets :

• Un client avait choisi un bardeau d’asphalte rouge d’un fabricant réputé. Trois ans plus tard, cette couleur a été retirée du marché. Aucune autre marque ne proposait un rouge suffisamment similaire, ce qui a forcé le propriétaire à refaire l’ensemble de la toiture en bardeau pour harmoniser le tout.
• Dans un autre cas, la toiture de la maison avait été refaite avec un bardeau vert d’un fabricant donné. Le propriétaire prévoyait refaire les bâtiments autour — le garage et la grande remise — l’année suivante. Or, entre-temps, cette couleur avait été retirée du marché. Aucune équivalence n’était disponible chez le fabricant, mais heureusement, une teinte relativement similaire a pu être trouvée chez un autre. Pour préserver l’harmonie visuelle, ce nouveau bardeau a été installé sur les bâtiments connexes.

Les couleurs classiques, un meilleur choix ?

Les couleurs standards comme le noir, le brun ou le gris foncé demeurent des valeurs sûres lorsqu’il est question de toiture en bardeaux d’asphalte. Ces teintes sont plus stables dans le temps, car elles figurent généralement dans les gammes régulières des fabricants d’année en année.

Si vous prévoyez une réfection partielle et que l’uniformité visuelle à long terme est importante pour vous, il est fortement recommandé d’opter pour une couleur classique. Cela augmente les chances de retrouver une teinte identique ou très similaire lorsqu’il sera temps de compléter le reste de la toiture.

Autres considérations à ne pas négliger

• Écart de vieillissement : les bardeaux installés à des moments différents peuvent présenter un contraste visuel important à moyen terme.
• Garantie : des conditions parfois limitées en cas de réfection partielle d’une toiture. Il est important de savoir que certaines garanties de fabricants ou d’entrepreneurs ne s’appliquent pas de la même façon dans le cas d’une réfection partielle. Par exemple, remplacer uniquement le bardeau d’un pignon, d’une galerie ou d’une tourelle située en contrebas d’un versant principal qui n’est pas refait en même temps peut soulever un enjeu de responsabilité.
• Coût global : il est parfois plus économique, à long terme, de refaire la toiture complète en une seule intervention. Pourquoi? Parce que chaque déplacement de l’équipe implique des frais fixes, tout comme l’installation des échelles ou échafaudages, des équipements de sécurité et la logistique du chantier. Lorsque ces opérations doivent être répétées à quelques années d’intervalle, le coût total dépasse souvent celui d’une réfection complète effectuée en une seule étape.

En résumé

La réfection partielle d’une toiture en bardeaux d’asphalte peut s’avérer une solution temporaire utile, mais elle doit être bien réfléchie. Avant de vous lancer, discutez avec un professionnel pour bien évaluer les risques liés aux matériaux, à l’esthétique à long terme et aux conditions de garantie.

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